Le vélo électrique pliable NCM Paris Max cherche à se positionner en haut du milieu de gamme avec une fiche technique équilibrée sur le papier. Que vaut-il au quotidien ? À qui s’adresse-t-il ? Nous l’avons testé pendant plusieurs semaines.
Le constructeur de vélos électriques NCM Bike a été fondé en 2014 en Allemagne, avec comme objectif de se développer rapidement à l’international. Aujourd’hui, la marque possède des antennes aux quatre coins du globe, de la France à l’Australie en passant par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Espagne, la Nouvelle-Zélande ou la Chine.
De ses usines de productions basées en Europe découlent plusieurs types de vélos branchés (trekking, urbain, VTTE, cruisers, pliants) directement distribués par le réseau Léon Cycle. L’idée étant de cibler le maximum d’usages : loisir, voyage, sport ou encore le vélotaf.
Arrivée en France à l’été 2020, NCM va ouvrir ses premiers points de vente au sein de l’Hexagone courant 2021.
Modèle | NCM Paris Max |
---|---|
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 250 watts |
Nombre d'assistances | 5 |
Technologie de batterie | Li-Ion |
Autonomie annoncée | 100 km |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Inconnu |
GPS | Inconnu |
Écran | Oui |
Poids | 25 kilogrammes |
Dimensions | x x 158cm |
Taille des roues | 20 pouces |
Couleur | Noir, Blanc, Rouge |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Prix | 1 899 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un exemplaire prêté par la marque.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que le NCM Paris Max correspond au modèle le plus haut de gamme du NCM Paris, auquel vient aussi s’ajouter le NCM Paris+. Un peu à la manière de Moustache avec les jours de la semaine, la marque d’outre-Rhin utilise ici des noms de ville pour nommer ses modèles.
Élément d’information ô combien important lors d’un essai de vélo électrique, le prix sera continuellement mis en perspective. En l’occurrence, celui du NCM Paris Max s’élève à 1899 euros. Ce n’est pas donné : on s’attend donc à de belles performances et des composants à la hauteur de cette grille tarifaire.
Débutons notre tour du propriétaire par notre ressenti visuel global : le NCM Paris Max ne joue pas la carte du minimalisme et du look épuré que l’on peut par exemple observer sur le Xiaomi Fold Bike. Ici, les câbles sont apparents, le repli de soudures visibles et forcement disgracieux et les équipements nombreux.
C’est d’ailleurs l’un des bons points à retenir : son attirail d’équipements se compose d’un phare avant Spanninga 20 Lux, d’une béquille robuste, de garde-boue de série, de multiples réflecteurs (roues, pédales) et même d’un porte-bagages, ce qui est somme toute inhabituel sur un vélo pliable.
Fait suffisamment rare pour le souligner, NCM Bike a ajouté une fourche à suspension intermédiaire et un support de selle à ressort. À son échelle, ce double système parvient à gommer les petites aspérités de la route et à améliorer le confort de conduite sur une chaussée constituée de pavés.
La batterie de 504 Wh se niche dans le porte-bagages, ou plutôt dans une sorte d’étui : elle peut en être retirée et s’avère donc amovible. À ses côtés, un système d’entraînement central s’invite, comme son nom l’indique, au centre du deux-roues. Ce moteur Bafang Max Drive System profite d’une puissance de 250 W et d’un couple de 80 Nm.
Un moteur à entraînement intermédiaire revêt plusieurs avantages : il offre généralement une assistance douce, puissante et une bonne réactivité, apporte un meilleur équilibre grâce à une meilleure répartition des masses et bénéficie d’une protection accrue. En revanche, ce type de système s’avère plus coûteux.
Le tout est épaulé par un moyeu à vitesses intégrées Shimano Nexus. Ce système de transmission est dénué de dérailleur, puisque le passage des rapports s’effectue directement dans ledit moyeu et garantit donc une meilleure fiabilité que les transmissions par dérailleur. Robustesse, étanchéité et absence de déraillement sont aussi au menu.
Le groupe allemand a opté pour des pneus Schwalbe Big Apple, considérés comme une belle référence pour l’usage urbain de tous les jours grâce à leur rendement efficace. À l’arrière, un frein à tambour signé Shimano a été privilégié, couplé à un frein à disque hydraulique forcément plus mordant à l’avant, fourni par Tektro. Le cadre est quant à lui composé d’aluminium.
Terminons avec le guidon, qui arbore des poignées en similicuir du plus bel effet et des surpiqûres qui auraient mérité plus de finesse. Sur la droite, se trouve le levier de vitesse. À gauche, NCM Bike a installé une sonnette idéalement placée pour votre index et un centre de contrôle constitué de boutons physiques. Ils servent à naviguer dans l’ordinateur de bord.
L’ordinateur de bord, justement, a été placé au centre du guidon. Nous y reviendrons plus tard. Sachez enfin que le NCM Paris Max fait partie des poids lourds des vélos électriques, malgré son gabarit moins imposant que la moyenne (bien qu’assez grand pour un pliable) : comptez 25 kilos sur la balance, soit un poids très conséquent.
Si le NCM Paris Max n’appartient pas à la catégorie des VAE connectés — et ne peut donc pas s’appareiller à un smartphone en Bluetooth –, le cycle a l’avantage d’emporter avec lui l’écran LCD Bafang Max C966. Le terme « avantage » est cependant à tempérer au regard d’un problème persistant et gênant rencontré lors de l’essai.
Tâchons en premier lieu de présenter l’écran dans ses grandes lignes. Pour le contrôler, il suffit d’utiliser les boutons physiques installés sur la partie gauche du guidon. Un bouton sert à allumer l’écran, les « + » et « - » à changer le niveau d’assistance électrique, celui du phare à activer son feu avant et le bouton « i » à switcher le type d’information qui apparaît à l’écran.
Quelles que soient les circonstances, le Bafang Max C966 indique votre vitesse, une barre d’autonomie restante et le niveau d’assistance qui est représenté par un chiffre oscillant entre 1 et 5. Le bouton « ⅰ » permet alors d’afficher, dans l’ordre, le nombre total de kilomètres parcourus, la vitesse maximale atteinte, votre allure moyenne et l’autonomie restante.
Vu la grandeur de l’écran et la taille de police utilisée, il aurait été intéressant d’optimiser l’ergonomie des informations affichées en les regroupant sur une même interface. Une horloge n’aurait également pas été de refus. Mais dans l’ensemble, cette dalle LCD reste très lisible, même au soleil. Il est aussi possible de l’incliner vers le bas ou vers le haut. Pratique.
Venons-en désormais au point de discorde : le calcul de l’autonomie. Aussi étrange que cela puisse paraître, le NCM Paris Max me faisait gagner des kilomètres d’autonomie durant mes itinéraires, et ce avec le même degré d’assistance utilisé tout du long. En charge pleine, mon rayon d’action de 47 kilomètres est grimpé à 58 kilomètres après un trajet de 5,7 kilomètres. Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Une fois arrivé à destination, il m’a fallu redémarrer l’ordinateur de bord pour découvrir une autonomie restante de… 45 kilomètres. Soit deux kilomètres de moins que les chiffres affichés avec un accumulateur rempli à bloc. Bref, c’est à n’y plus rien comprendre. Dans ces conditions, il est forcément difficile de savoir jusqu’où votre vélo peut se rendre.
Cette mauvaise surprise s’est réitérée à chaque nouveau trajet effectué durant mes deux semaines de test. Selon un responsable technique de la marque, ce phénomène s’expliquerait par le fait de ne plus solliciter le moteur au moment de dépasser les 25 km/h ou en arrêtant de pédaler à des moments précis. De ce fait, le système recalculerait l’autonomie.
J’ai donc effectué un trajet de 6 kilomètres en pédalant constamment à une vitesse comprise entre 23 et 25 km/h, de sorte à continuellement faire appel au moteur. Résultats des courses : l’ordinateur de bord m’a encore fait gagner des kilomètres d’autonomie. Cette mésaventure semble donc propre à mon modèle d’essai.
Pour aller plus loin, j’aurais personnellement apprécié que l’ordinateur de bord enregistre mes préférences. À chaque allumage, il faut en effet reconfigurer le niveau d’assistance électrique et les informations que vous souhaitez apercevoir à l’écran (l’autonomie dans mon cas). Mais difficile de lui jeter la pierre pour ce genre de détail.
Vélo électrique pliable oblige, un système prévu à cet effet a été imaginé par le constructeur. Dans le cas du NCM Paris Max, le mécanisme intervient à deux endroits : en plein milieu du cadre et à la base du tube de direction pour rabattre le guidon. Pour entamer la procédure avec le premier mécanisme, il suffit de desserrer le système en tournant la manivelle.
Délogez-la ensuite de son emplacement et soulevez-la vers le haut pour que le cadre se libère de lui-même. Une fois cette manœuvre effectuée, il n’y a nullement besoin de forcer. Il suffit alors de rabattre le cadre vers l’arrière pour venir fixer les deux-roues entre elles grâce à un ingénieux système d’aimant installé de part et d’autre du vélo.
Pour le guidon, une manette doit être débloquée en appuyant sur un bouton dédié. Simple comme bonjour. Faites-le ensuite basculer vers l’arrière, et le tour est joué. Pour les plus minutieux, les pédales sont aussi rabattables.
De par son gabarit, oui, le NCM Paris Max est un vélo électrique pratique. Il se faufile facilement dans les ascenseurs parisiens et se range à de nombreux endroits avec aisance (même déplié). Mais plusieurs points ne plaident pas en sa faveur. Par essence, un vélo branché pliable doit être petit, léger et facile à transporter.
Or, ce n’est pas le cas.
Osons les mots. Avec ses 25 kilos sur la balance, le NCM Paris Max est un véritable boulet à transporter une fois plié. En clair, il n’a pas été conçu pour. Vous pouvez toujours le faire rouler en le tirant par la selle, sans que cela soit très pratique non plus. Son gabarit le place dans la fourchette haute des vélos pliables, ce qui ne l’aide pas.
Rassurez-vous : en intérieur, le plier pour le ranger dans un recoin ou un emplacement exigu est tout à fait envisageable. Une fois le vélo déplié, ses dimensions lui permettent aussi de ne pas encombrer l’espace. Le NCM Paris Max n’est juste pas fait pour être transporté dans les transports, à pied ou dans des escaliers, a contrario d’un Brompton Electric ou d’un Xiaomi Folding Bike.
Le NCM Paris Max est un vélo électrique définitivement fait pour la ville. Il n’a pas les épaules pour assumer des sorties sur pistes ou sur route, qui correspondent à des usages réservés aux VTT, gravels et autres vélos de route, qu’ils soient électriques ou musculaires.
Le gabarit et l’autonomie (selon le niveau d’assistance) du NCM Paris Max le taillent d’ailleurs parfaitement pour un usage urbain. La conduite adoptée pourrait quant à elle être qualifiée de « vélo détente » au regard de votre posture droite et des sensations ressenties.
Avant toute chose, pensez bien à activer la batterie, qui se pare d’un bouton on/off sur le côté.
Avec le moteur Bafang Max Drive System, NCM Bike promet une puissance de 250 kW et un intéressant couple de 80 Nm. De quoi propulser le vélo jusqu’à une allure de 25 km/h grâce à l’assistance électrique, qui profite au passage de cinq niveaux de puissance. En pratique, les niveaux 1, 2 et 3 manquent clairement de punch.
En clair : si vous souhaitez solliciter les muscles de vos jambes, tournez-vous vers ces trois niveaux, qui apportent au passage une meilleure autonomie (nous y reviendrons). À partir du niveau 4, les choses sérieuses commencent : on tire en effet mieux parti du potentiel du moteur, qui montre de quoi il est capable.
Force est de constater que le comportement électrique du NCM Paris Max est étonnant… dans le bon sens du terme. Avec le niveau 5, un très léger à-coup se fait ressentir au démarrage, suivi d’une accélération douce, mais véloce. La sensation est très agréable et les 25 km/h sont rapidement atteints.
J’aurais peut-être apprécié un poil plus de réactivité au démarrage, mais je chipote. Par ailleurs, le NCM Paris Max excelle dans un exercice précis : les reprises, qui s’avèrent franches, rassurantes et contrôlées. Au sein d’une circulation dense où plusieurs vélos se suivent, dépasser un autre cycliste qui roule à une allure modérée est un jeu d’enfant.
Le cycle profite aussi d’une roue libre très appréciée. Une fois les 25 km/h dépassés, aucune sensation de « blocage » due à la coupure du moteur n’est ressentie. Grimper à 28 km/h avec une facilité déconcertante est monnaie courante, car la transition entre les 25 km/h et les 26 km/h est agréablement bien gérée.
Pour un vélo pliable équipé de petites roues dont le rendement n’est généralement pas optimal, les performances sont donc très bonnes. Cette belle partition est impressionnante à plus d’un titre, puisque les 25 kilos du vélo auraient pu jouer en sa défaveur sur ce domaine. Sauf que non. Morale de l’histoire : le NCM Paris Max ne vous décevra pas en matière de puissance.
La transmission Shimano Nexus vous permet par ailleurs de changer de vitesse (de la vitesse 1 à 8) même à l’arrêt. Dans les faits, les premiers rapports créent un effet de moulinage. Mon cas d’usage m’a amené à principalement utiliser les vitesses 7 ou 8, parfaitement adaptées à mes envies du moment.
Avec un poids principalement concentré vers le centre et l’arrière du vélo, le NCM Paris Max bénéficie dans l’ensemble d’un bon équilibre. Je n’ai à titre personnel pas remarqué de gros défaut à ce sujet, hormis peut-être au démarrage. En vitesse 7 ou 8, la stabilité au niveau du guidon peut parfois se montrer capricieuse avant de prendre de la vitesse. Rien de bien méchant, en somme. C’est juste un petit coup de main à prendre.
Puisqu’aucun moteur ne s’invite sur le moyeu de la roue avant, le vélo offre des capacités directionnelles très appréciées. La maniabilité est au rendez-vous, que ce soit dans des virages serrés à petite vitesse ou dans des virages plus larges à vive allure. Sur ce point, le NCM Paris Max ne fait pas fausse route.
Admettons-le : les dernières références testées par la rédaction Frandroid n’ont pas remporté la palme des vélos électriques les plus confortables du marché. Même pour les modèles à plus de 3000 euros. Le NCM Paris Max parvient quant à lui à convaincre davantage sur ce critère grâce notamment à sa fourche à suspension intermédiaire et un support de selle à ressort.
Ce type d’équipement n’est pas monnaie courante pour les vélos électriques urbains. En installer apporte donc un véritable plus au quotidien, et améliore le confort et l’expérience globale notamment sur les pavés, les dos-d’âne et au moment de grimper sur un trottoir si nécessaire. Bref, c’est une belle et bonne idée.
La selle n’a rien d’excellent, ni de mauvais : elle est donc standard sur de courtes et moyennes distances, mais pourrait se montrer importune sur de plus longs trajets. Mention spéciale aux poignées en similicuir, très agréables au toucher, mais non dénuées d’un petit défaut qui gâche un peu la fête.
La marque allemande a ajouté des surpiqûres qui viennent marquer les mains : plus précisément sous les plies de flexion digito palmaire, là où se forment généralement la corne. Sur une distance moyenne, une petite gêne peut pointer le bout de son nez après votre trajet.
Uniquement installer un frein à disque hydraulique à l’avant ne constitue pas une erreur de la part de NCM Bike. Combiné au frein à tambour arrière, le système répond globalement à toutes les attentes d’un cycliste urbain qui aime filer jusqu’à 30 km/h, et qui cherche à s’arrêter sur une très courte distance si besoin.
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11/04/2021 12:00 PM
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